Ce cher Raymond Queneau... dont on ne peut oublier Zazie dans le Métro et puis et surtout Les Ziaux (poème qui donne son titre au recueil) pour une autre transition vers le Y ...
LES ZIAUX
les eaux bruns, les eaux noirs, les eaux de merveille
les eaux de mer, d'océan, les eaux d'étincelles
nuitent le jour, jurent la nuit
chants de dimanche à samedi
les yeux vertes, les yeux bleues, les yeux de succelle
les yeux de passante au cours de la vie
les yeux noirs, yeux d'estanchelle
silencent les mots, ouatent le bruit
eau de ces yeux penché sur tout miroir
gouttes secrets au bord des veilles
tout miroir, tout veille en ces ziaux bleues ou vertes
les ziaux bruns, les ziaux noirs, les ziaux de merveille
Raymond Queneau, 1943
Zazie est passée à la trappe. Merci Catherine d'avoir rendu hommage à cet écrivain dont le nom est associé à l'Oulipo.
2 commentaires:
Merci Christine, pour moi Queneau était marionnettiste, sa langue guidait un fil relié aux mots ; ainsi il les rendait vivants, les faisait jouer sur toutes les scènes, il leur taillait des costumes de rires et de rêves, il leur fabriquait des chapeaux sous lesquels ils se mélangeaient pour mieux renaître. Il en jouait si bien de ses marionnettes ! Si bien, qu'on aurait pu croire qu'il maîtrisait deux langues... C'était sûrement vrai !
N'appartiennent à aucun libellé les Ziaux de Catherine?
Cétouteça!
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