lundi 3 janvier 2011

Zaïde

A Pierre...

Il ne s’agit pas du singspiel de Mozart, notamment cet aria de l’acte I, Ruhe sanft, mein holdes Leben, qui est très beau …

Il ne s’agit pas  non plus du roman de Mme de Lafayette publié sept ans avant La Princesse de Clèves.

Cette Zaïde-là  est jeune -sans doute pas plus de 80 ans - possède quatre  têtes, huit mains et elle est enchanteresse ! Ni monstre, ni Hydre de Lerne, ni dragon. Non, non ! La voici.

C’est un jeune quatuor à cordes parisien que nous avons découvert à Bordeaux en mai 2010. Ces quatre instrumentistes concouraient pour le 6ème Concours international de quatuors à cordes de Bordeaux, qui se déroulait autrefois à Evian (de 1976 à 1998). 

Ce concours a lieu tous les trois ans. Cette année, lors de la première épreuve il y avait 9 quatuors  en lice, venus de tous pays et seuls quatre ensembles ont disputé la finale. On assiste gratuitement  à tous les concerts au Grand Théâtre de Bordeaux, un joyau architectural magnifiquement restauré depuis peu  Les œuvres sont imposées et donc on entend plusieurs fois les mêmes morceaux. C’est étonnant et l’oreille, même peu experte comme la mienne, discerne les différences. Nous nous sommes régalés, et dans cette salle somptueuse, chacun au début du concert retient son souffle : et puis après le voyage commence, « nous sommes embarqués »

Nos « chouchoutes » étaient donc ce jeune quatuor, toutes les quatre des virtuoses, pleines d’énergie et de tempérament. Trop peut-être ? Elles n’ont pas remporté le 1er prix mais celui de la presse internationale.

Naviguez sur leur site, écoutez les quelques extraits qui sont proposés,  c’est un régal !

Certains disent que le quatuor à cordes est la quintessence de la musique. Ce qui est admirable, c’est le parfait accord entre les instrumentistes : il ne suffit pas d’être un très bon musicien, il faut aussi s’accorder aux autres, jouer avec le même esprit et ne pas livrer un combat pour se « distinguer ». Ici, c’est l’école de l’humilité et l’écoute qui triomphent. Voilà pourquoi les quatuors sont des ensembles fragiles qui ne résistent pas nécessairement au temps… Il faut les cueillir quand ils jouent!

Nous avons profité de notre passage à Bordeaux pour passer une très belle soirée  avec Warren, dont la fille est une artiste douée qui vit à Madrid et C. qui tient un blog très personnel et intéressant,  Les tempes du temps, et pour rapporter du Bordeaux bien sûr. Eh! Pas folle la guêpe!

7 commentaires:

Pierre a dit…

La dédicace, Christine, me fait très plaisir.
Je suis heureux que vous ayez apprécié cette ouverture vers le monde du quatuor à cordes, qui m'est très cher, et qui est infini.
J'espère, bien évidemment, que nous nous retrouverons tous à Bordeaux en 2013.
Depuis mai 2010 j'ai ré-entendu les Zaïde à la radio: c'était impeccable! Ce sont de grandes (jeunes) professionnelles.
Que papa Haydn veille sur elles!...

Flocon a dit…

Le Concours international de quatuors à cordes avait encore lieu à Évian dans ma mémoire. Ce que c'est de ne pas se tenir au courant...

Pour qui? pourquoi? je m'étais mis aux quatuors à cordes à 20 ans avec celui de Debussy, partition en mains. Suivant tout à tour scrupuleusement les parties des 4 instruments encore et encore. Puis Ravel et Fauré bien sûr. Bartok et Chostakovich, Milhaud et tout le XXème, école de Vienne etc.

Smetana, Janacek m'ont enchanté.

Mais le répertoire est tellement énorme de Mozart à Brahms que je ne sais par où commencer dans le classique/romantique.

Je recommande ceux d'Albert Roussel (quatrième mvt. quand les 4 instruments reviennent du silence où ils avaient disparu), Benjamin Britten et d'un autre anglais dont je m'aperçois que je n'ai plus le 33t et dont j'ai oublié le nom...

Christine a dit…

Pierre,
Cette première expérience en tout cas a été magique: j'ai découvert une terra incognita vaste et très variée. A tel point que je n'écoutais plus pendant un certain temps que ça!

Christine a dit…

Flocon,
Pour qui, pourquoi? peu importe au fond! Je vois que vous avez été un découvreur précoce et bien plus "armé" que je ne le suis. Les chemins qu'on emprunte pour parvenir jusqu'à ce monde-là sont plus ou moins simples: l'essentiel est d'y arriver et d'y trouver beaucoup de plaisir(s).

Calyste a dit…

Savez-vous, Christine, que j'ai moi aussi, commencé mon blog par un abécédaire? Pour moi, j'ai l'impression que c'était hier. Je suis heureux que vous ayez eu cette idée.

Christine a dit…

Je ne savais pas que vous aviez "lancé" votre blog avec un abécédaire. Ce doit être une déformation professionnelle: les lettres sont un peu notre métier.
Je dois cette idée à un blogueur qui a fermé ses portes depuis un certain temps: j'y ai passé des moments jubilatoires! C'est du reste lui que j'ai dédié ce blog.

Flocon a dit…

"C'est du reste lui que j'ai dédié ce blog."

Christine a oublié une préposition (ce doit être une préposition) dans sa phrase.

Savez-vous quelle elle est?
Et Christine saura-t-elle corriger cette lacune?