Cette expression désigne dans certaines familles un enfant de petite taille et au teint hâlé, qui rappelle la couleur de la réglisse.
C'est aussi le titre d'une série de courts métrages (une dizaine de minutes) muets tournés par Louis Feuillade de 1912 à 1916 qui remportèrent un succès considérable: Louis Feuillade, originaire de Lunel , fut directeur artistique de la cinématographie Gaumont: il eut l'idée de tourner à la chaîne les aventures d'un gamin terrible, Bout de Zan, avant la Grande Guerre , dans les studios Elgé de la firme, près des Buttes Chaumont.
Louis Feuillade, après ces courts métrages s'illustra avec la fameuse série des Fantômas dès 1913, puis Judex et Les Vampires. Alain Resnais a dit de lui : "Il est un de mes dieux".
Dans les films de Louis Feuillade, se cachent, derrière la réalité quotidienne, le merveilleux, l'onirique et le fantastique: il rend crédibles des personnages invraisemblables et des situations délirantes. Alain Resnais toujours lui, déclare encore dans le livre de F. Lacassin, Louis Feuillade, Maître des lions et des Vampires, Bordas, 1995:
"J'admire chez Feuillade cet instinct poétique prodigieux qui
lui permettait de faire du surréalisme comme on respire. C'est à son flair
dans l'agencement " machine à coudre et parapluie sur une table de
dissection " que nous devons d'extraordinaires séquences. Dans " Fantômas ",
la fusillade au milieu des tonneaux est aussi belle que la lutte avec
le boa. Le jardin rempli de folles de " Tih-Minh ", est aussi
inoubliable que le salon de la pension de famille, lorsque le Grand-Vampire
raconte l'histoire de son grand-père ou que l'installation du canon par
un ecclésiastique dans une chambre d'hôtel. Et toutes ces images de rues,
de routes désertes traversées de mystérieuses voitures, ces parcs avec
leurs grilles, ces façades d'hôtels particuliers...."
Tombée dans l'oubli, malgré les Surréalistes qui avaient pour lui la plus grande admiration, son oeuvre fut réhabilitée, au lendemain de la Seconde guerre mondiale, par Henri Langlois, lors de la fondation de la Cinémathèque française et la série complète des Fantômas est sortie en DVD, en 2000.
5 commentaires:
Et moi qui avais révisé toute la semaine pour l'interro écrite du samedi...
Voici Bout de zan à l'âge adulte.
Un autre acteur (à gauche de Gabin) que vous reconnaîtrez instantanément, avait aussi, enfant, joué pour Feuillade.
Eh bien Flocon, ce sera pour dans quelques jours! Continuez à réviser. Je n'ai pas eu le temps de trop fréquenter l'ordinateur cette semaine... Et encore moins le temps de réaliser des énigmes.
Merci pour les photos de Poyen et Dary. Ils ont effectivement bien grandi, Bout de Zan et Gros-Bébé!
on savait s'amuser à l'époque !
(ex : la scène : terreur à la caserne")
très sympa ceci dit ce petit film !
bises brigitte & marc
Oui, ces courts métrages muets sont de petits bijoux! Contente que tu les apprécies...
Bises à tous deux aussi. Il fait beau dans le Sud? Le printemps pointe-t-il son nez plus vite qu'ici? Les perce-neige commencent à éclore. Youpi!
"File-moi un peu d'zan!".
Voilà ce que j'ai entendu et quémandé moi-même en cours de récré à l'école primaire.
Le zan - à bien me remémorer - c'était indifféremment un goût et une matière.
Ce pouvait être une fine poudre brune (dans les boîtes de Coco Boer) autant que la spirale dédoublée de ce fil électrique caoutchouteux noir ayant perdu son coeur de cuivre mais exhalant, lui aussi, toute l'âme de la réglisse.
En somme c'était une substance.
Polymorphe.
Presque l'ancêtre, les prémices ou l'avant-première d'une drogue...
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