vendredi 6 mai 2011

Yanne

Jean Yanne est une figure de mon enfance et de ma jeunesse: amuseur public et provocateur, je me rappelle son franc parler et sa voix  de "titi" si  caractéristique. Il était caustique, pas du tout politiquement correct et si  un peu plus tard, quand il s'est lancé dans un cinéma comique satirique que je n'aimais pas ou que je n'ai pas su aimer, il m'a beaucoup agacée, je dois dire que ses rôles dans Le Boucher de Chabrol  ou dans Week-end de Godard le réhabilitent maintenant à mes yeux...

Voici un de ses sketches les plus diffusés sur le Net.

8 commentaires:

Pierre a dit…

Lorsque En pente douce abordera - après une longue route (départementale, bien sûr, par moments) - la lettre "A", il faudra penser à une note consacrée à "Asticot". Un mot qu'on entend moins maintenant, et qui allait bien avec l'époque de J. Yanne.
Les pesticides, sans doute...
Avec un lien, à nouveau, vers ces deux compères, et nos rires mêlés aux leurs.

Flocon a dit…

Pour moi aussi Jean Yanne était une personnalité dans les années 60.

Dans ces interminables et mortifères années pompidoliennes il était celui qui donnait aux ados l'envie de ruer dans les brancards.

Le sketch que je préfère est celui des camionneurs dont je n'ai pu malheureusement trouver la version intégrale.

Vous apprécierez l'échange musicale dans cet extrait.

Plus avant dans le sketch il est question de Péguy (quelle coïncidence puisque ZapPow l'a cité hier sur Shall we Talk?) dont la lecture par Jean Yanne fait pleurer Paul Mercey (l'autre acteur).

N'oublions pas sa composition dans Nous ne vieillirons pas ensemble".

(Je crois qu'il y a une petite justification à faire sur votre billet)

Flocon a dit…

Pour vous j'ai fait une petite recherche et retrouvé le début du sketch. Bien se rappeler qu'ils sont au volant de leur camion (cf. la vidéo).

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Bébert : Eh, t'endors pas, Frédo, on a encore de la route à faire.

Frédo : T'en fais pas, j'ai fait la pause-café. Je peux tenir le choc, jusqu'à Montélimar.

Bébert : On verra bien. Tiens, en attendant, mets "route de nuit", ça nous fera passer le temps.

Radio : Et, amis routiers, souvenez-vous que les camions Souchebir sont les seuls camions équipés de sièges Louis XVl à pieds galbés, camions Souchebir, un vrai plaisir! Et maintenant, amis routiers, un peu de musique. Nous allons écouter le premier mouvement du quatuor numéro six en si bémol majeur opus 18 de Ludwig van Beethoven.

Bébert : la la la..sol la...sol la...la la...
Tu diras, ce que tu veux, Frédo, mais dans cet allégro de Beethoven, eh bien on sent encore vachement, l'influence de Mozart!

Frédo : Faut dire que c'est la période charnière de l'évolution beethovénienne

Bébert : Je suis d'accord avec toi, Frédo, mais avoue que c'est plus sensible dans l'allégro que dans l'adadgio, c'est en filigrane, quoi!

Frédo : Ben par le fait, c'est sa deuxième manière, à Beethoven.Dans le premier thème, il fait un large exposé, alors forcément, dans l'allégro ma non troppo quand le premier violon et le violoncelle, ils attaquent à l'unisson, on sent que ça va s'épanouir en contrepoint

Bébert : c'est vrai ce que tu dis, Frédo!

Frédo : Tu sais comme le disait Delacroix "dans le Beethoven des quatuors on respire déjà la mélancolie qui trahit un feu intérieur"
Il a pas fini de faire du slalom avec son scooter, celui-là!

Bébert : Ah, les deux roues, faut se les goinfrer.

Frédo : Ah! c'est pas vrai!
Tiens, écoute le pianissimo, si c'est enlevé..

Radio : Nous interrompons, ce quatuor, amis routiers, pour vous rappeler que Beethoven ne connaissait pas la gamme, la gamme des camions Souchebir bien entendu. Et souvenez-vous, camion Souchebir un vrai plaisir!

Bébert : Y commencent à nous bassiner avec leur publicité

Frédo : T'as raison, ils ont coupé au moment de la montée chromatique le plus beau passage!

Bébert : Ben, je pense bien, c'est le passage en la bémol mineur! deux altérations à la clé.

Frédo : Exactement.

Bébert: Enfin, c'est comme ça, c'est comme ça!

Christine a dit…

Ah oui! Flocon, ce sketch des camionneurs est aussi formidable! J'ai eu l'occasion de le voir il y a peu, mais je ne sais plus où...
Contente que Yanne ait laissé des traces en nous et merci d'avoir fait ces recherches. C'est vraiment savoureux! Quand je doublerai des camionneurs sur l'autoroute et que je les verrai discuter , je me dirai qu'ils sont en train de disserter sur les interprétations du Concerto 21 de Mozart!

chri a dit…

Jean Yanne c'est aussi cette formidable "parodie" de Charles Aznavour...
Quel talent!
http://www.youtube.com/watch?v=3ebGcxKl37s&feature=player_embedded

la bonne amie a dit…

Il me faudra faire bien du chemin, Pierre, pour arriver jusqu'au A! Et qui me dit que j'y arriverai?

Dans le genre des mots perdus, j'ai pensé à l'un d'entre eux qui commence par un Y (chouette!)et auquel on substitue ces derniers temps une interjection anglaise qui a le don de m'agacer au plus haut point. Il y en a qui le savent ;-))
Je suis en train de lui régler son sort...

Christine a dit…

C'est une découverte, cette facette de Jean Yanne chanteur. A l'entendre, on s'y tromperait. Je me doute qu'en 1964 Aznavour n'était pas encore un "monument" de la chanson française, mais Yanne était sacrément perspicace sur le type de registre qui allait faire la gloire de celui "qui s'voyait déjà en haut de l'affiche". A toutes et tous, veillez à vos oreilles...
Merci Chri pour ce petit bijou!

Calyste a dit…

Très bon aussi dans l'adaptation télévisuelle (trois épisodes) des Thibault, où il joue le père. Son dernier rôle, je crois.