jeudi 29 décembre 2011

V : une indépendance chèrement gagnée

L'histoire du V se confond avec le U, tout ça à cause du grec qui réduisit une semi-voyelle (le wau) au rôle de voyelle.  La cursive romaine a eu tendance à arrondir l'angle du V qui a donné naissance à notre U. Cependant ce V anguleux réapparaît  dès le XI ème  mais l'une et l'autre formes s'appliquent indifféremment à la consonne ou à la voyelle.

Ce n'est qu'au XVIIème que s'opère la séparation entre ces deux lettres; auparavant le v s'emploie surtout au début des mots et l'u à l'intérieur.

En matière d'abréviations, le V. ne chôme pas! Dans les titres il renvoie à Votre: V.A.= Votre Altesse, V.M.= Votre Majesté (au pluriel VV.  MM., Vos Majestés). Dans les livres, le V. signifie Verbe ou Voyez et indique alors un renvoi. En musique, V indique les parties de violon ou veut dire Volti  Tournez. En numismatique, v désignait sur les anciennes monnaies françaises les espèces frappées à Turin , sous les règne de François Ier, puis à Troyes à partir de la toute fin de l'âge classique (1698, exactement). En épigraphie, il s'en donne à coeur joie: V. ou VA.ou VVV. vale = adieu,  V. ou VI. ou VXT., vixit = a vécu , VV., vivus = de son vivant.
Enfin, comme caractère numéral, il renvoie à cinq et dans la numérotation romaine, il sert à représenter les nombres 4, 6, 7 et 8 par l'addition d'un I à gauche, puis par celle d'un, de deux ou de trois I à droite. Un V avec un trait horizontal au-dessus vaut cinq mille. Certains auteurs pensent que V est la moitié du caractère X (qui vaut dix).

Le V m'ouvre bien des horizons, moins arides que ceux du W qui  m'a posé quelques soucis: manque de temps pour creuser certaines notes, manque d'inspiration. J'ai comme à chaque fois le regret de ne pas avoir parlé de ceci ou de cela, de ne pas avoir évoqué tel ou tel(le). Toutes mes excuses vont à Wagner et ses Walkyries (mais il a plus d'un tour dans son sac), à Wilhelm Fürtwangler et "son cas"  que je dévore en ce moment (Le cas Fürtwangler -Un chef d'orchestre sous le IIIe Reich d'Audrey Roncigli, Imago), à Watson,  dont l'évidence m'a échappé, à Oscar Wilde, dont Le Portrait de Dorian Gray est  un de mes livres préférés,  à Weimar une ville pas comme les autres,  à Madame de Warens et sa maison des Charmettes... Qu'ils me pardonnent ma flemme!

Je vous adresse, fidèles lecteurs, lectrices, commentateurs, commentatrices, toutes mes pensées amicales.

Le blog a un an: il est encore très jeune! Il vit grâce à vous. Je poursuis l'aventure. Merci.

5 commentaires:

Marine a dit…

Vive ton blog Moune!
Et Vivement les prochaines notes que j'attends déjà avec impatience.
Je suis sûre qu'Oscar et Richard ne te tiendront pas rigueur de ce passage à une nouvelle lettre pour cette nouvelle année!

chri a dit…

Oui, qu'il vive!

Christine a dit…

Merci à vous deux de vos encouragements, de vos "chri" du coeur!
Oscar, je te le promets, j'arriverai bien à trouver une porte d'entrée... avant le O, j'espère.

Anna F. a dit…

Intéressant. J'ai un "U" dans mon nom de famille, que j'écris un peut trop pointu, comme un triangle, sommet en bas. Recopié comme un "V", à chaque fois que je le communique par écrit, il donne à mon nom une consonnance russe qui m'amuse et me surprend.

Christine a dit…

Le U/V a bien des pouvoirs! Le U joue aussi des tours au N, quand ils sont écrits en lettres minuscules! Chère Anoushka, merci de votre passage!