Oui, évidemment, avec cet album de Hergé publié en 1960. Hergé se documente auprès de Maurice Herzog qui a vaincu l'Annapurna en juin 1950 pour écrire son scénario. Il se renseigne sur l'alpinisme, les sherpas, dont l'un s'appellera malencontreusement Sahib ( Hergé confondant culture tibétaine et vocabulaire indien colonisateur) et aussi sur le Yéti que Herzog prétend avoir vu ! Eh oui !
Vous vous rappelez tous qu'il s'agit du crash d'un avion à destination de Katmandou et qui transportait l'ami chinois de Tintin, Tchang. Tintin dans un rêve voit Tchang vivant et décide de se rendre sur les lieux - au Népal - malgré les exhortations du Capitaine Haddock à la prudence et à la raison. Arrivé sur place , notre héros monte une expédition avec des sherpas, terrorisés à l'idée de rencontrer le Yéti. La suite et la fin, vous la connaissez. Cet homme des neiges n'est pas aussi abominable que cela!
Dans ce récit pas de méchant, hormis la montagne. D'autre part, dans cet album, le rêve fait son entrée et pousse Tintin à partir, animé par cette conviction intime que Tchang vit. On frôle avec le paranormal et la fameuse scène (drôle) de lévitation du moine bouddhiste tibétain nous transporte dans ce monde étrange. La spirutalité et cette sagesse orientale légendaire dominent cette bande dessinée : les moines sauvent l'expédition de l'avalanche, affirment que Tchang est vivant, indiquent le chemin du repère du Yéti. Sagesse à laquelle s'oppose le Capitaine, encore que dans cette histoire il se montre plus que jamais très paternel à l'égard de Tintin.
C'est un album que j'aime beaucoup: il est formidablement optimiste: on peut aller décrocher la lune dès lors qu'on est convaincu...
Pour vous faire sourire aussi, je vous renvoie à l'article Yeti qui montre encore la crédulité de notre humanité!
6 commentaires:
La "crédulité" et surtout le besoin de rêver, malgré tout, de l'humanité.
Votre très fourni lien vers la page Wiki le prouve.
En le découvrant j'ai rêvé à mon tour sur l'association Yéti-soucoupes volantes...! Et eu la surprise de tomber sur le groupe allemand "Amon Dull".
Le monde est petit, ou n'est constitué que de boucles; de rhizomes...
Un de mes albums préféré de Tintin à cause sans doute de ses cases sur la montagne qui rappelle, un peu celle de Samivel...
"la fameuse scène (drôle) de lévitation du moine bouddhiste tibétain"
J'ai lu l'album vers huit ans et cette scène de lévitation m'a marqué pour toujours.
A l'âge où l'esprit est encore enclin à croire à l'incroyable (homme invisible, voyage dans le temps etc.) j'en suis longtemps resté dans l'incertitude de la réalité physique du phénomène.
Je ne sais à quel âge j'ai compris qu'il s'agissait de la part d'Hergé d'une représentation détournée du détachement du réel auquel aspirent -et parviennent peut-être- les moines tibétains.
A la limite je trouve même cet épisode assez vulgaire. On ne galvaude pas ainsi ce qui relève de la spiritualité.
L'humour de Hergé n'a jamais été ce qui a été le plus admiré chez lui, j'ai même toujours trouvé ce côté assez pathétique. Même à 8 ans...
Par ailleurs, on ne parle jamais de Madame Yéti... Qui est-elle? Que fait-elle? D'où vient-elle?
Effectivement Pierre, l'article de Wiki montre bien que le Yéti est un sujet pour certains très sérieux, mais pour tout le monde culturel. Sauf pour les jeunes d'aujourd'hui qui n'ont pas d'attrait pour les aventures titinesques; seuls Astérix et Obélix résistent mais bien loin derrière tous les héros de roman fantasy.
Oui, Chri l'héroïne de cet album est la montagne; ça me faisait rêver moi aussi! Mais je ne connaissais pas Samivel. C'est un sacré bonhomme dites donc! Merci de me l'avoir fait connaître.
Vulgaire, Flocon, cette scène de lévitation? Hergé a fait pire dans Coke en stock, non?
J'ai connu pendant mes études une étudiante en médecine dontles parents étaient des militants et cadres du Parti communiste: quand elle m'a raconté qu'elle avait dévoré tous les Tintin en cachette de ses parents, pendant son enfance, à la bibliothèque de sa ville, je suis tombée de l'armoire: il est vrai que Georges Rémi dit Hergé n'était pas politiquement aussi gentil et candide que son héros à la houppe! Loin de là même...
Ma soeur me l'avait acheté pour mes quatorze ans... Je sais bien qu'il n'y a pas d'âge pour lire Tintin, mais pour le DECOUVRIR, j'étais un peu limite... j'avais bien aimé. Mais je pense surtout qu'elle cherchait quelque part, à commencer à m'initier, à nous initier, ma famille et moi, au contact avec un pays qui allait marquer sa vie de façon durable... Mon beau-frère est un ami intime du Dalaï Lama ! Qui l'eût cru à l'époque ! :)
Yeti, Lancelot et le Dalaï-Lama!!!! Mazette, que de célébrités sur La Pente douce.
Merci de ton passage Lancelot et bienvenue ici!
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