lundi 20 février 2012

Vasarely

Zebra, 1938. La première oeuvre de Vasarely, celle qui inaugure son Op art.
Ce tableau constitué de bandes noires et blanches tordues donne l'impression tridimensionnelle d'un zèbre assis.
Cet artiste d'origine hongroise,  nourri par le Bauhaus, graphiste,  est animé par un principe: celui de l'illusion d'optique. Il explorera toutes ces illusions.
Pourquoi? Peut-être pour montrer que voir n'est pas une preuve d'existence, ou que voir n'est pas démontrer, tordant le coup à Saint Thomas...


Ainsi, il exploite l'illusion du mouvement en utilisant des réseaux linéaires comme dans Etude de perspective (1943)
ou l'illusion de la grille d'Hermann,  découverte depuis plus de 100 ans, comme dans Rena II A (1968) où l'on voit des taches grises briller aux intersections des lignes claires
ou encore l'illusion des contrastes, montrant qu'une même couleur peut apparaître claire ou foncée selon son contexte, telle que le prouve l'image de L'échiquier publié par Ted Alderson en 1995, où contrairement aux apparences le gris du carré A est le même que celui du carré B.
Partout ou presque, dans l'oeuvre de Vasarely, il y a l'omniprésence des mathématiques: utilisation de figures géométriques abstraites, symétrie, répétition.
Un article assez pointu dont je me suis inspirée pour écrire cette note, tente de montrer la musicalité de l'oeuvre de Vasrely, concluant que "la musique a probablement eu une grande influence sur la naissance de l'art abstrait."
Il ne faudrait pas non plus oublier, pour conclure sur cet artiste assez oublié, qu'il avait une démarche "politique" aussi: pour regarder sa peinture, disait-il, pas besoin d'avoir des pré-requis, autrement dit une "culture". Il suffisait de regarder et de construire son propre regard. Un  art pour tous en somme. 
La fondation d'Aix -en -Provence donne à voir des oeuvres gigantesques, impressionnantes : la visite est agréable, stimulante et  nous sommes médusés par les astuces déployées pour tromper notre regard qui se croit pourtant (trop?) sûr de lui.
En revanche, quand nous l'avons visitée il y a trois ans, la Fondation allait mal. Qu'en est-il aujourd'hui ?


7 commentaires:

chri a dit…

Mais il y avait un souci en justice avec les droits etc, il me semble? Non?

Christine a dit…

Oui, des problèmes d'héritage et d'une belle-fille qui s'est "servie". J'ai cru comprendre que le petit-fils dirigeait de nouveau la Fondation mais beaucoup d'oeuvres et de dessins ont disparu... Il me semble que le feuilleton n'est pas fini, d'où ma question.
Je trouve que son travail et cette idée de "musée-laboratoir-recherche" étaient intéressants mais une fois de plus, le fric a tout dévoyé.

Pierre a dit…

Pas bien compris les gris des carrés A et B.
Puisqu'ils font partie d'un damier, d'après leurs positions respectives ils sont forcément différents, non?

Christine a dit…

Pierre,
Merci de ta remarque... A moi aussi il m'a fallu du temps pour comprendre! Je me disais que le cylindre vert devait par son ombre changer les couleurs, mais ét des range dans le cas d'un damier où il y a une alternance naturelle de 2 couleurs. J'ai enfin pensé à incliner mon écran d'ordi (il est portable, c'est plus pratique) et là, j'ai tout de suite compris. Essaie, tu verras, c'est magique! (pas autant que Liz mais enfin...)

Anonyme a dit…

Pourquoi Zebra ?... Le titre de cette création est : Zèbres ...en français !

Anonyme a dit…

De plus, ce n'est pas la première création de l'artiste... Allez-donc voir son site officiel.

Anonyme a dit…

c quoi le titre de l'oeuvre