Voici une lettre propre aux langues du Nord et qui n'est usitée en français que dans les mots empruntés à ces langues avec leur orthographe.
Selon la langue à laquelle est empruntée cette lettre, la prononciation varie: si l'emprunt est fait à l'allemand , elle se prononcera comme une véritable consonne, comprenez la valeur d'un v simple. Ainsi Wagram ou wolfram (qui connaît ce mot?) se prononcent Vagram, volfram. Si la lettre vient d'un mot anglais, hollandais ou flamand, alors le w est une semi-voyelle qui a généralement le son de ou. Ainsi Wellington, watergrave (et watergate aussi, si vous voulez) se prononcent ouellington, ouatergrave (et pour les plombiers de Nixon, inutile de vous faire la leçon sur la prononciation...). Toutefois cette règle a dans la langue anglaise d'assez nombreuses exceptions et les diphtongues en w, surtout à la fin des mots, ont des sons divers.
Le dictionnaire dont je m'inspire pour écrire cette note présente 43 pages de 24x31 contenant chacune en moyenne 35 mots sur trois colonnes, pour la majorité des noms propres. Je découvre, en parcourant les pages, la tête d'illustres inconnus qui ne me disent absolument rien, mais qui toutefois ont mérité un référencement dans ce dictionnaire savant et sérieux... Se glissent à travers les colonnes quelques silhouettes de mots connus, comme le wapa, le wapiti, le whisky (ou whiskey), le watt,le wharf mais ils sont rares.
Il y a les poules wyandottes qui me font sourire (les sons me rappellent le fameux Viandox) , la wloka qui ne peut renier ses origines polonaises, le wiski qui ne devait guère ménager ses occupants ou encore la wigandie peut rougir devant la welwitschie
Au fond, les mots d'une langue résistent mieux au temps que le nom des personnes...Ils intriguent bien plus et nous laissent dans l'esprit un goût de revenez-y...
Pour finir, sachez que le W peut désigner en musique le violon, qu'il est le symbole chimique du tungstène, que sur les anciennes monnaies de France, il indiquait la ville de Lille. En paléographie, cette lettre d'invention germanique, a été concurremment rendu par la graphie gu: ainsi Wilhelmus et Guillelmus.
Le W est une lettre étonnante, non? Assez mystérieuse dans notre langue.