Vous connaissez le jeu des incipit "bidouillés" par mes soins pour lutter contre le redoutable Monsieur-je-sais-tout. Aujourd'hui, je vous propose celui des excipit! Il faut bien varier les plaisirs! J'ai de nouveau utilisé la synonymie et/ou l'antonymie ou des registres de langue différents pour brouiller les pistes. Quand des personnages étaient cités dans ces excipit, je les ai présentés sous forme d'anagramme ou de paronyme (mot à consonance voisine). Pour les dates, je n'ai rien changé.
A vous de jouer maintenant; il y a en 3 à trouver. Bonne chance!
1. J'ai écrit une bafouille à mon vieux dès que j'ai foutu les pieds à terre. J'ai capté, par le billemuche de mon frangin , la calanche de mon daron, à laquelle j'ai les grelots, avec assez dans le ciboulot, que mes conneries ne l'aient précipité dans la tombe. Le zef s' étant levé pour Sicala, j'ai pris le premier rafiot, dans le but de me rendre tout près de cettte ville, chez un brave zig de ma famille, où mon frangin m'a gratté qu'il allait battre la semelle pour moi.
2. L'un des rameaux du petit saule qui croissait dans le jardin touchait à peine le muret, et il pouvait apercevoir les plus éloignées des branches obscurcis par la nuit, avec leurs feuilles pareilles à des ailes palpitant violemment sur le fond des réverbères, les folioles en amande vernies d'un vert anis par la lumière électrique s'agitant parfois comme des panaches, comme animées subitement d'un geste singulier, comme si l'arbre dans son ensemble s'éveillait, se secouait, remuait, après quoi tout se calmait et elles retrouvaient leur fixité.
3. Grand esprit, esprit sensible et aérien, compagnon de mon corps, qui fut ton abri, tu vas monter , dans ces espaces blancs, difficiles et dénudés, où tu devras renoncer aux amusements de jadis. Une fois encore, admirons chacun de notre côté les rivages connus, les objets que nous n'apercevrons plus... Essayons d'entrer dans les limbes les yeux écarquillés...
Si vous les souhaitez, vous pouvez m'envoyer vos réponses à xtinemer@gmail.com avant dimanche soir. J'ai conscience de la difficulté: je vous donnerai des indices, si nécessaire. Amusez-vous bien!
Pas de gagnants cette semaine: Catherine, Pierre, Calyste, Eric et Patrick n'ont pas démérité. Bravo tout de même à vous, parce que ce n'était pas facile du tout!
Enigme 1
Enigme 2
Enigme 3
Pas de gagnants cette semaine: Catherine, Pierre, Calyste, Eric et Patrick n'ont pas démérité. Bravo tout de même à vous, parce que ce n'était pas facile du tout!
Enigme 1
J'écrivais
à ma famille en arrivant. J'ai appris, par la réponse de mon frère
aîné, la triste nouvelle de la mort de mon père, à laquelle je tremble,
avec trop de raison, que mes égarements n'aient contribué. Le vent étant
favorable pour Calais, je me suis embarqué aussitôt, dans le dessein de
me rendre à quelques lieues de cette ville, chez un gentilhomme de mes
parents, où mon frère m'écrit qu'il doit attendre mon arrivée.
Manon Lescaut, Abbé PrévostEnigme 2
L'une
des branches du grand acacia qui poussait dans le jardin touchait
presque le mur, et il pouvait voir les plus proches rameaux éclairés par
la lampe, avec leurs feuilles semblables à des plumes palpitant
faiblement sur le fond de ténèbres, les folioles ovales teintées d'un
vert cru par la lumière électrique remuant par moments comme des
aigrettes, comme animées soudain d'un mouvement propre, comme si l'arbre
tout entier se réveillait, s'ébrouait, se secouait, après quoi tout
s'apaisait et elles reprenaient leur immobilité.
L'Acacia, Claude Simon
Enigme 3
Petite âme, âme tendre et flottante, compagne de mon corps, qui fut ton
hôte, tu vas descendre dans ces lieux pâles, durs et nus, où tu devras
renoncer aux jeux d'autrefois. Un instant encore, regardons ensemble les
rives familières, les objets que sans doute nous ne reverrons plus....
Tâchons d'entrer dans la mort les yeux ouverts...
Mémoires d'Hadrien,
Marguerite Yourcenar