dimanche 11 septembre 2011

Western

Je suis de la génération du western spaghetti :  jeune adolescente,  j'ai vu le fameux Il était une fois dans l'Ouest qui marquait le renouveau du western. J'ai été plutôt bon public parce que je trouvais les acteurs formidables, et la musique d'Ennio Morricone trottait dans toutes les têtes. Mais dans toute cette production italienne, c'est ce film-là qui m'a marquée. Tous les autres m'ont laissé une impression d'ennui malgré la présence du "beau ténébreux" de l'époque, Clint Eastwood, dans bon nombre de ces films qui devenaient répétitifs et prouvaient que ce renouveau n'arrivait pas à la hauteur des bons vieux westerns classiques de l'âge d'or hollywoodien.


 Ce n'est donc  pas ce film-là que j'associe au mot western. Non, le film qui  a marqué mon goût pour le genre, c'est La Chevauchée fantastique, vu à la télévision quand elle s'appelait ORTF, cette bonne vieille télé, en noir et blanc, celle -antédiluvienne me direz-vous- où se succédaient La séquence du jeune téléspectateur, Les dossiers de l'écran, Le Théâtre de la jeunesse, Discorama. C'est dans le cadre de l'émission Cinéma du dimanche- dont je vous joins le générique ICI - diffusée le dimanche après-midi- que j'ai probablement vu pour la première fois ce western. Mon père, nourri aux Enfants de troupe avec ce cinéma-là - c'étaient les seules récrés de ces mômes- a su nous passer le virus. Je m'étonne comment les gamins de 9 à 14 ans que nous étions ont pu "boire" ce film (et bien d'autres) sans sourciller. Il est vrai que la télévision couleurs n'avait pas encore droit de cité dans tous les foyers... 

Ce film, que j'aime toujours autant, m'avait  conquise: ce que j'aimais, c'était tous ces personnages si contrastés, si différents, réunis dans cette diligence -un huis clos- lancée dans les grands espaces d'une beauté à couper le souffle et affrontant tous les dangers.  C'était tout de même une  sacrée brochette de spécimens!  Un docteur alcoolo, une dame de petite vertu (mais au grand coeur, évidemment!) chassée de la ville par les bonnes dames patronesses, un représentant en whisky, une femme d'officier enceinte, un banquier véreux et froid .Et puis John Wayne dans le rôle du hors-la-loi, pas si "hors" que ça. Et puis des scènes de poursuite anthologiques comme celle de cet Apache qui saute sur un cheval de l’attelage puis tombe entre les brancards avant d’être piétiné par les sabots des chevaux et de rouler sous la voiture. On se demande comment de telles scènes ont pu être tournées en 1939!  J'ai toujours un faible pour ce film même si d'autres sont tout aussi remarquables comme L'homme qui tua Liberty Valance ou La Charge héroïque...

Je me suis souvent demandée pourquoi c'était ce western-là qui m'avait marquée et pas un autre: en fait, je crois pouvoir répondre , mais c'est a posteriori et dans quelle mesure ces souvenirs ne sont-ils pas reconstruits à ma guise? Je crois que j'avais été très impressionnée par cette Monument Valley,  que je pensais construite en carton pâte (!), et plus tard, pendant mes études, quand j'ai découvert que La Chevauchée avait quelques ressemblances avec la nouvelle de Maupassant , Boule de Suif, j'ai été définitivement conquise! De plus, ces deux-là, Maupassant et Ford, ont connu leur succès grâce à cette première oeuvre. 

Morale de l'histoire? Prenez la première diligence qui passe: vous aurez un concentré d''humanité et quelques frayeurs, fortes.


10 commentaires:

ZapPow a dit…

Le western qui m'a laissé un souvenir impérissable (et m'a fait jouer au "cowboy" pendant des mois, c'est "L'homme des vallées perdues", vu en noir et blanc aussi, au temps de l'ORTF (j'ai toujours préféré le voir en noir et blanc).

Christine a dit…

J'en connais un qui nous a rebattus les oreilles avec ce western culte pour lui et pour tant d'autres aussi! Je l'ai vu moi aussi, et c'est effectivement un bon western bien archétypal:et puis Jack Palance incarne le parfait salaud.

chri a dit…

Et à la télévision en noir et blanc ce chasseur de prime superbe avec sa winchester à canon scié... Steve Mac Queen... Joss Randall...

Anonyme a dit…

Je me demande pourquoi y'a des Westerns, mais pas de Northerns, ni Easterns, ni Southerns... hmmm.. ;)

Pour ce qu'il a de Westerns, mon père était fou des Westerns! Et oui, mon père était cowboy et ma mère Indienne lol..

Dans les Westerns, les Indiennes ont toujours été représentés dans une façon stéréotypé.

Voila, quelques tv shows que mon père aimé bien.

High Chaparral

Bonanza

Remarquez que la femme Indienn ont les yeux avec de maquillage blue sur les paupières et des faux cils .. mdr! Et elle n'est même pas une Native American.

Et puis Gunsmoke avec
Miss Kitty, une femme de petite vertu, mais de grand coeur, comme t'avais dit.. ;)

Calyste a dit…

Je te suis cent pour cent. J'ai toujours aimé les anciens westerns (à cause de leur musique aussi)et celui-ci particulièrement moi aussi. Il me semble que le "huis-clos" y est pour quelque chose.

Christine a dit…

Ah! Le beau Mac Queen, avec son colt magique. Oui, je me souviens très bien de cette série, Chri.

Christine a dit…

Ben oui, Anijo, pourquoi pas les Easterns ou les Northerns? Sans doute à cause de la Conquête de l'Ouest?

Dans les bons westerns, le cow boy tombe toujours amoureux d'une belle squaw et de la culture indienne. Danse avec les loups en est un bel exemple.... Merci pour le vidéos, Anijo. Je connais seulement Bonanza...

Christine a dit…

Calyste,
J'ai tendance à penser qu'un bon scénario fait effectivement en général un bon film...

Lancelot a dit…

Mon préféré reste 'Rio Bravo', pour une raison simple : j'étais persuadé jusqu'à la dernière minute que tout allait finir mal, et finalement tout se passe bien, avec des touches d'humour bien rythmées. les débuts d'Angie Dickinson, Dean Martin en loser alcoolique, et le vieil homme un peu ridicule et plein de gouaille. Et, évidemment, John Wayne promenant sa carrure, désinvolte et sûr de lui.

Nous avons un point commun, tous, je pense, sur cette "génération-là" : nous étions jeunes quand nous avons été touchés par la grâce du western !

Christine a dit…

Effectivement Lancelot, c'est générationnel...
Rio Bravo n'est pas mal non plus!
Merci de ton passage.